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Bodybuilder Le film


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"Est-ce qu’on peut revenir sur le forfait d’Antoine de Caunes qui, à l’origine, devait interpréter un champion de bodybuilding ? C’est un très bon ami. Nous nous sommes engagés dans un challenge perdu d’avance. On y a cru alors que c’était voué à l’échec. C’était impossible de lui construire un corps en six ou huit mois."

 

Aux USA ça aurait bien été faisable lol ... no comment 

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En attendant la sortie du film, le portrait de la semaine dans l'émission Sept à huit du 14 septembre 2014, celui de Yolin Francois Gauvin, un gars stoïque pour reprendre son expression, est un moment à ne pas rater.

En replay, 8 minutes 43 secondes, sans ambages.

http://videos.tf1.fr/sept-a-huit/un-kilo-de-poisson-deux-douzaines-d-oeufs-il-raconte-son-quotidien-8485064.html

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Avec ceci tu vas pouvoir visualiser l’émission sur ce site web.

 

Sinon tu tapes le titre exacte de la vidéo dans Google et tu ajoutes en mot clé à la suite le mot Youtube

il se peux que tu puisse le trouver sur ce site de vidéo en streaming

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  • 2 weeks later...

Un portrait sans fards et sans complaisance, quelques lignes valorisantes pour le film. Un bel article sur l'univers peu médiatisé du BB.

 

Yolin François Gauvin, massif du Jura

 

680753-_jb89094jpg.jpg?modified_at=14119(Photo Jérôme Bonnet)

 

PORTRAIT Ce champion de culturisme, qui a monté une salle à Lons-le-Saunier, s’impose dans le nouveau film de Roschdy Zem.
 

Avouons-le, compte tenu du profil pour le moins singulier, c’est avec un sentiment de curiosité empreinte de perplexité que l’on aborde le candidat du jour. Au top de sa rutilance, dans les années 80, Yolin François Gauvin a été champion de France de culturisme, puis, pas plus tard que l’an dernier, champion du monde dans la catégorie vétéran, et aussi deux fois vice-Monsieur Univers - le distingo avec champion du monde n’est pas hyperclair, mais en gros, cela représente le titre ultime, une sorte d’empyrée de l’hypertrophie musculaire.

 

Aussi, c’est peu de dire qu’à l’approche de la soixantaine, notre homme continue de porter beau - du moins pour qui kiffe ce genre de modèle. D’une élégante sobriété, pantalon et polo noirs, à peine contredite par une gourmette et des bagues aux doigts, Yolin François Gauvin se confie cependant pour un motif inédit. Mercredi, sur les écrans, il occupe les avant-postes dans le troisième film réalisé par le comédien Roschdy Zem, Bodybuilder. La chronique tendue des retrouvailles entre un père et son fils. Le premier, propriétaire d’une salle de muscu accaparé par la préparation d’une compétition, tentant de redresser le second, un jeune glandeur englué dans une série d’embrouilles. Plutôt bien bâti, Bodybuilder bénéficie d’un casting ad hoc : Vincent Rottiers, Marina Foïs et Nicolas Duvauchelle y sont justes. Et Yolin François Gauvin tout bonnement remarquable en géniteur taciturne se coltinant, de force plus que de gré, ce rôle éducatif qu’il n’avait pas su tenir jadis.

 

A la ville comme à l’écran, il transparaît illico que l’authentique YFG et le père de fiction ne forment qu’un. Profil et parcours connexes, fondés sur les notions de volonté et de courage paroxystiques, jusqu’à une assomption certaine de la souffrance autorisant un éloge raisonné de la méritocratie. «Assez ours» de nature, Yolin François Gauvin croque néanmoins dans son statut tardif d’acteur avec la gourmandise d’un néophyte qui prendrait la lune avec les dents, trop ravi, au passage, de pouvoir s’autoriser des plans clope - Coca-Cola après des mois de sacrifices préparatoires.

 

Déboulant avec un peu de retard («ça fait une semaine que c’est la course !») dans le cosy salon de thé surplombant le cinéma du Panthéon, il sourit des vanités parisiennes du rodéo promotionnel. Puis, sans même que le rituel des questions - réponses ait formellement débuté, parle. Beaucoup, a fortiori pour un supposé bourru. Voix grave, coordonnée à un propos aussi clair que l’est le regard, le bestiau confirme le soulagement de ne plus devoir carburer au régime blanc de poulet brocolis ; ni calculer le moindre dosage au gramme près, évacuant d’une chiquenaude la question du dopage. «Il existe dans tous les sports, mais donnez ce que vous voulez à un âne, il ne deviendra jamais un cheval de course.»

 

Du tac au tac, YFG épingle cette «horreur de la différence» perçue chez certaines personnes qui daubent sa morphologie (pour info, 50 centimètres de tour de biceps, 75 de cuisse), alors qu’il assure n’aspirer à rien d’autre qu’une recherche personnelle d’équilibre. «J’ai commencé le bodybuilding à 17 ans, pour me sentir bien dans ma peau et les endorphines secrétées par le cerveau m’ont rendu accro à cette discipline fondée sur une remise en question, voire une insatisfaction permanente. Comme pour toute autre activité physique, libre à chacun d’estimer que cela ne sert à rien de soulever 20 ou 30 tonnes de ferraille en deux heures. Mais a contrario, quel mal y aurait-il à ça, du moment qu’on n’embête pas son voisin ? Lequel pourrait me laisser tout autant songeur quand je le vois enfourcher son vélo un dimanche matin sous la pluie ou la neige ?»

 

Et le monologue se poursuit, pour évoquer avec une candeur touchante la nouvelle addiction procurée cette fois par les caméras. «Une expérience vécue pendant trois mois comme un formidable cadeau, entouré de personnes humbles et gentilles. Mais avec l’obsession de ne pas décevoir ceux, à commencer par Roschdy Zem, qui avait pris un énorme risque en me faisant confiance. Alors, j’ai travaillé, nuit et jour, notamment pour maîtriser le texte. Mais on n’a rien sans rien… et l’expérience a été si intense qu’après le tournage, pour la première fois de ma vie, j’ai fait une dépression, pris des calmants et consulté un psy.»

 

YFG a grandi à la Réunion, entre une mère institutrice, puis employée de l’aéroport, et un père au foyer après avoir fait capoter la PME qu’il dirigeait. Sa sœur est douée pour les études. Pas lui, élève chez les moines qui, à 17 ans et demi, part intégrer une compagnie de combat. Parachuté dans le Jura, l’autodidacte devient réparateur de chaudières, puis vendeur de pompes à chaleur et de matériel sanitaire. En parallèle, comme dans le film, il monte une salle municipale, à Lons-le-Saunier, où les critères de réinsertion sociale se juxtaposent au défi athlétique. Les bénéfices dégagés par tel ou tel événement vont à des associations caritatives et une des plus belles récompenses à ses yeux reste ce «père de famille qui a fait un jour cent bornes pour me remercier après que son fils, ex-dealer, soit devenu prof de muscu».

 

Comme dans Bodybuilder, également, celui que Roschdy Zem a découvert dans un concours à Saint-Etienne, foire sa première vie de famille, laissant en chemin une femme et deux enfants, avant de retisser des liens avec le cadet qui filait un mauvais coton. De même, la Marina Foïs du film existe, en plus «fusionnelle». Au quotidien, sa blonde se nomme Lydie, est éducatrice et voue à l’Apollon de dix-huit ans son aîné, une adoration infinie. Tombée amoureuse à l’adolescence, quand elle fréquentait la salle, cette ex-championne de France de culturisme n’a conquis - et épousé l’été dernier - son chéri qu’à 29 ans. L’ayant observé sous toutes les coutures, elle compare l’âme sœur à la «grosse enveloppe d’un oignon au cœur énorme, une fois qu’on a enlevé toutes les couches», un personnage «droit, déterminé, perfectionniste, mais aussi anxieux, timide, parfois autiste, qu’il faut savoir remettre en place sans aller à l’affrontement».

 

Récemment, Yolin François Gauvin a quitté son travail pour se rapprocher de sa mère, qui vivait seule à la Réunion. Mais elle est morte peu après la fin du tournage. Son père et sa sœur aussi sont décédés et sa femme a dû surmonter un cancer. Pourtant, «la roue tourne» philosophe-t-il, en écho à cette expérience cinématographique qu’il rêverait de réitérer, tout en concédant qu’«on gagne rarement deux fois au Loto… A trois ans de la retraite, au pire, je pourrai redevenir commercial, ou coach». Un carpe diem que complète l’idyllique Lydie, en aparté : «De toute façon, il a toujours été à la hauteur de tout ce qu’il a entrepris.»

 

En 7 dates

 

5 avril 1957 Naissance à Madagascar. 

1975 Découverte du bodybuilding. 

1982 Ouverture de sa salle à Lons-le-Saunier (Jura). 

1986 Naissance de son premier fils et 1er titre de champion de France. 

1992 Naissance de son deuxième fils.

2008 et 2013 Champion du monde catégorie vétéran.

1er octobre 2014 Sortie de Bodybuilder de Roschdy Zem.

 

Gilles Renault - Libération 28 septembre 2014

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